Le Bal Christian Dior

Chemin faisant, après tant de merveilles et non sans une certaine nostalgie, un peu comme lorsqu’enfant après l’excitation de Noël, la quantité de petits biscuits aux épices de fêtes ingurgités dans l’attente du Père Noël, les cadeaux ouverts avec fébrilité, le bruit des papiers froissés, le joyeux babillage des enfants pas si sages … nous savons que le rêve va finir… pourtant une petite musique lointaine nous entraîne vers un domaine mystérieux où règne une ambiance de fête… Des mannequins, en robes de bal, sous un ciel bleuté, constellées d’étoiles non pas filantes mais plutôt dansantes, semblent obéir à une force supérieure et « dansent » au rythme de la musique, emportés dans un tourbillon de tissus, dans un mouvement de drapés, dans un chatoiement de couleurs. Partout des tenues de bal, des robes féériques suspendues dans les airs, comme des pantins articulés, dansent, dansent à nous faire tourner la tête, nous sommes à Versailles, si cher à Christian Dior, et les miroirs judicieusement placés, telle la Galerie des Glaces, dupliquent à l’infini les milles et une tenue. C’est le faste des grands bals d’antan ressuscité ! Enivrée de couleurs et de lumières, de danse et de musique, tournoyant nous-même autour de ces corps animés d’un souffle de vie, mais de vie merveilleuse, admirant ainsi toutes ces robes virevoltantes, nous sommes au Paradis ! Alors levant les yeux au Ciel  où dansent toujours les étoiles, nous formulons le vœu que celui dont « le nom magique comporte Dieu et Or » (Jean Cocteau) demeure à jamais, à travers l’œuvre de ses successeurs, le couturier du rêve…